L’arbre à sang

Elles ont du sang sur les mains et un cadavre sur les bras. Dans une ferme isolée du bush australien, une mère et ses deux filles viennent de tuer leur mari et père maltraitant. Que faire du corps du mort maintenant ? L’auteur contemporain Angus Cerini s’attèle au sujet des violences domestiques et donne la parole à trois femmes en milieu rural, deux sœurs et leur mère, comme un chœur antique d’héroïnes malmenées qui reprennent leur destin en main. Dirigées au cordeau, dans une attention accrue portée à la dynamique tranchante de la langue, les trois comédiennes prennent tour à tour en charge le récit et les dialogues de ce drame aux airs de comédie macabre et portent à un niveau d’intensité maximale cette fable haletante. À la mise en scène, Tommy Milliot fait œuvre d’orfèvre et choisit la légèreté d’un dispositif tri-frontal, au plus près du public, dans une épure qui donne à l’écriture son envergure mythologique.