ANDROMAQUE

Il y a toujours Oreste qui aime Hermione, Hermione qui aime Pyrrhus et Pyrrhus qui aime Andromaque, sa captive, dont il réclame la dépouille du fils Astyanax. Nous sommes un an après la fin de la guerre de Troie, les Grecs ont vaincu les Troyens mais cette paix signée est fragile. C’est bien sur cet aspect qu’insiste Stéphane Braunschweig dans sa troisième adaptation d’une œuvre de Racine après Britannicus et Iphigénie. Il fait entendre à quel point les massacres de la guerre influent sur les êtres, et à quel point cela peut être l’une des clés de compréhension de leur folie amoureuse, de leurs crimes. Avec le vocabulaire actuel, cela revient à comprendre comment le stress post-traumatique peut mener au désir de vengeance et parfois au viol. Dans une vaste étendue de sang, assis simplement à une table ou tentant de tenir debout, les huit personnages, dont Andromaque interprétée par Bénédicte Cerutti, semblent se débattre dans une histoire qui les dépasse. Une histoire qui impactera les générations suivantes. Le metteur en scène le montre en respectant la grande finesse de la structure en alexandrins, avec le souci constant de relier les classiques à notre époque.